Avant de partir bosser, en refermant la fenêtre de la chambre, je jette un oeil en contrebas pour vérifier si la 106 que j'ai eu la flemme de rentrer au garage la veille au soir est toujours là.
Pour être là, elle est là !
Elle ne risque pas de bouger !!!!
Bon, il m'est déjà arrivé de m'extraire de ce genre de situation après 20 longues minutes de manoeuvres et une bonne suée, mais il y avait au minimum un centimètre de jeu devant et derrière. Là, ça s'annonce nettement plus chaud.
Je descends, et de fait, je constate que là ça ne va pas être possible.
Les deux voitures sont litterallement encastrées dans mes deux pare-chocs.
Je jette un oeil aux autres voitures de la rue, et je constate que la mienne est la seule à subir ce genre d'outrage.
J'attends 15 minutes sur le trottoir (le van s'en va durant ce laps de temps), cherchant quoi dire aux conducteurs effrontés lorsqu'ils finiront par se pointer.
Aucune des deux voitures n'ayant de ticket de stationnement, je me dis qu'ils viendront avant 9H pour éviter de se prendre une prune. Ils ne se pointent pas.Je me caille.
8h45, je remonte à l'appart.
J'envoie un mail au boulot avec la photo pour expliquer mon retard.
Et j'attends.
J'attends.
J'attends.
Jusqu'à 9h30.
Là j'écris un mot rageur en deux exemplaires.
"Qaund on ne sait pas se garer, on ne conduit pas connard. Je te souhaite la pire journée possible".
Je relis.
Je réécris sans "connard" et en remplaçant "te" par "vous".
Je ne me relis pas, je serais capable de finir par leur dire merci.
Je descends, je glisse les deux mots sur les deux pare-brises et je m'en vais prendre le métro.
10 euros aller-retour.
Vive la banlieue lointaine.
J'arrive au boulot à 10h50.
Et le soir, quand je rentre, les deux voitures ne sont plus là.
Mais j'ai une prune. Laissée à 11h45.
11 euros.
Dans ces cas-là, j'ai beaucoup de mal à aimer mon prochain.