25.7.05

Le Fournil

Un périph fluide

Un rond point à Boulogne

Une nationale interminable

Une autoroute vers les vacances

Un péage moins fréquenté qu'annoncé

Des autocollants collés, décollés, recollés

Deux flèches de cathédrale

Des ronds points

Un co-pilote qui ne lit pas les phrases en entier

Encore des ronds points

Des grands enfants qui font des confettis et des avions

Tout droit, tout droit, tout droit

Un camping 2 étoiles

Un spermarché sans ciboulette fraiche

Courville : on traverse ou on contourne ?

Une côte, un château d’eau, une épingle à cheveux

Une église qu’on laisse sur la droite car on n’a plus de place dans la voiture

Des branches si basses que même dans la voiture on se baisse pour passer dessous

Une maison de conte de fée

Des parasols japonais dans un jardin anglais

Des magnolias, du lierre et des fleurs bleues qui tuent trop

Des seaux, de la corde et des pinces à linges

Une nappe qu’on tend 1mêtre au dessus de la table

Des premiers verres qui se remplissent de Bonnezeaux

Un premier barbecue, des pommes de terre, de la ciboulette deshydratée

Au sésame, au pavot, nature : du pain maison

Un bouchon en faux liège, des framboises, de la crème

Un aspirateur à piscine, une épuisette, premières éclaboussures

Un volley endiablé : ballon autographé, filet virtuel, règles discutées

Des arômes maltraités, des orties vengeresses

Un tracteur, des chevaux, un étalon dandy

Des blés, des prunes, encore un château d’eau

Un boulversant chaton

Un étang , encore des prunes, encore des blés

Un mini gang de sauvageons baucerons

Une église qu’on approche mais qu’on laisse à nouveau sur la droite

Une toute petite cuillère

Une première partie de pétanque

Un délicieux pré apero immaculé, tropical et glacé

Des passes de rugby : arômes et orties sont à nouveau de la partie

Des ti punch qui s'alignent sur le rebord d'une fenêtre

Un barbecue qui crépite à nouveau

Un diner que l’on prend devant un feu de cheminée hors saison

Du fromage bicolore, du ketchup, des oignons, tomates et cornichons

Des hamburgers maison, des yaourts à foison

Ben Happer, Jack Johnson, Red Hot ou Las Ketchup

De séniles cubains, Sinclair et Saint Germain

Une poursuite aussi triviale que rutilante

Des camemberts trop faciles, d’autres plus difficiles

Des ballons d’or oubliés, des téléscopes inconnus

De la trompette ou du bongo

Des aboiements vite tus, une tomate nocturne

Une main, deux mains, de face, de dos, une tête et trois culs

Des loup-garous, un cupidon, des amoureux,

D’honnêtes citoyens tués durant leur sommeil

Des vrais et faux menteurs, d’injustes suspicions et des choix cornéliens

Un demi sommeil, des couilles de baleines, des volets que l’on ferme

Un sommier qui grince, un coq intempestif et toujours le feu de cheminée

Une petite souris et pourtant des tapettes

De la brioche, du cake, du café et, déjà, de la margarita

Des tréteaux qu’on rentre et qu’on sort

De la semoule, de l’estragon, des saucisses et du taboulé

113 millions d’euros, des plans sur la comète

Des glaces, enfin !

Du soleil, enfin !

Mais, trop vite, les premiers au revoir

Un bouquet abandonné, un premier départ

Snif...

Puis malgre tout, ensuite....

Un bain de soleil en Prada

Du blé matrimonial

Du foot, du volley, du basket...

Et finalement la piscine, inespérée !

Huit courtes pailles, quatre doublettes

Des boules brillantes, des boules rouillées

Un choconnet, quelques ricards, trop de graviers

Toujours du pain maison, des rillettes, du melon

Du blanc sucré qui flatte, du Nivernois qui rape et du Bordeaux qui tue

Un dernier barbecue : des saucisses rétives à se différencier

Encore une fois trop vite, encore des au revoir

Des portières qui se claquent, des pétales de roses, une marche arrière

Vas-y, vas-y, encore, encore, stop, braque, braque, encore, encore, stop

STOOOOOOOOOOOP !

On se baisse à nouveau pour passer sous les branches

On laisse l’église, à gauche cette fois-ci, malgré la place dans la voiture

Ca semble bien vide... trop vide

Plus d'autocollant, plus d'avion, plus de confetti

D’abord le silence...

Puis les premiers commentaires, enthousiastes et taquins

On regrette déjà ce maudit lundi…

Les flèches de la cathédrale, illuminées, de nuit, assez jolies

on s’en fout, on a les boules

L’autoroute des vacances, mais dans le sens qu'on n'aime pas

Le péage : pour une fois on le passe trop vite

On voudrait traîner plus, ne pas s’éloigner tant, pas si rapidement

On écoute Telepopmusik, on regrette Compay Segundo

Et déjà le périph d’une fluidité qu’on ne remarque même pas

Il est minuit passé; on est déjà lundi

C’était bien ce week-end.

C’est trop cool les amis.

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