28.2.06

City Talks

Prologue I:
Quand nous avions décidé d'aller à Bruxelles pour voir Pina Bausch, j'avais demandé à Rafaele qui le connaissait si on pouvait envisager de faire la connaissance de Khoyot lors de notre passage dans la capitale européenne.... Rafaele lui a transmis ma requête et du coup, Khoyot nous invita même à passer la nuit chez lui, vu qu'il a un grand appartement, à condition qu'on amène nos sacs de couchages. Etonnés mais touchés par cette sympathique invitation d'un virtuel inconnu, nous l'avons acceptée.

Prologue II (où il sera fait un petit flashback)
En janvier 2004, je suis allé en mission à Lille, et durant les deux jours que j'ai passés là-bas, j'y ai perdu (ou on m'a dérobé) mon téléphone portable, soit dans le train soit dans le taxi.
En juin 2004, nous avons été voir l'expo Rubens durant Lille 2004 avec Alex et j'ai perdu (ou on m'a dérobé) mon porte monnaie qui contenait environ 200 euros (une partie du loyer que notre colocataire de l'époque me versait en liquide).

Prologue III (qui n'a a priori pas grand chose à voir)
Il y a un mois notre magnétoscope tombait en panne. Eltan ayant appris cela me proposa de me prêter le sien qu'il utilise très peu, le temps que je regarde mes épisodes (de Nip / tuck et d’Oz) en retard et que je numérise le contenu d'un certain nombre d'autres K7. Je lui suggérai de prendre le magnétoscope avec lui lors de notre virée brusseloise, vu qu'il nous avait proposé de prendre sa voiture pour nous y emmener. Il ne voyait pas l'intérêt de balader son magnétoscope tout le we à travers l'Europe, mais j'ai fini par le convaincre de le faire quand même.

Vif du sujet :
Après un interminable et éprouvant trajet Paris-Lille (bouchon et neige), nous sommes passés chercher Rafaele chez lui, puis à l'hôtel prendre les clés et poser nos sacs. Nous laissâmes dans le coffre de la voiture un petit sac de voyage (contenant mon super sac de couchage lafuma super grand super chaud et quasiment jamais utilisé etdeux serviettes de toilette), le sac de couchage d'Eltan et son magnétoscope, dont nous pensions à raison ne pas avoir besoin céans.
Ensuite, direction le centre ville, où nous garâmes la voiture derrière l'affreux palais de justice avant de nous diriger vers la rue de Gand où nous dînâmes fort bien dans une taverne flamande qui nous régala les papilles de ses carbonades, waterzooï et autres crèmes brûlées aux spéculos... (et bières pour les amateurs dont je ne suis pas) et les yeux de... mais c'est vrai, non, je n'ai pas le droit, je suis pacsé.....
Puis nous (en l’occurrence « je », étant le Sam de service), reconduisîmes Rafaele chez lui avant de rejoindre notre hôtel devant lequel je garai la voiture dont je confiai à Eltan les clés et le soin de vérifier la fermeture des portes.
Le lendemain matin nous nous mîmes en route pour aller petit-déjeuner chez Rafaele.... et là, en ouvrant le coffre pour y mettre nos sacs nous eûmes la désagréable surprise de constater qu'il n'y restait que le sac de couchage d'Eltan.... le magnétoscope et mon sac de voyage (mon super lafuma donc) ayant bel et bien disparu..... (pourquoi pas le sac d’Eltan ? ce mystère restera à jamais sans réponse)
Adieu magnetoscope, OZ, Nip/tuck et sac lafuma (et serviettes de toilettes moelleuses).......
pffff !
Lille est une ville maudite !

Ensuite, nous avons quitté Lille pour Bruxelles où après avoir localisé la campagne et le garage, nous nous garâmes sans soucis. Nous avons été accueilli cordialement chez Khoyot (ah, ces premiers instants de gène, d'hésitation, de maladresses....) pour déposer nos sacs (et accessoirement s'initier brièvement mais ô combien agréablement à la danse flamande (sans rien dire)), puis notre hôte guida nos pas à travers les beaux quartiers de sa bien belle ville. Il faisait très beau mais très très très froid, mais ce fut fort agréable : manneken et janneken pis, galeries royales, la plus belle place du monde, la meilleure chocolaterie du monde, les meilleurs spéculos du monde....)

Suivant les rues et les pauses photos, le quintet se scinda pour former de manière évolutive et aléatoire parfois un trio, parfois des duos, parfois un quatuor, parfois des solos... la mélodie changeait suivant la formation, mais le partage en fut à chaque fois plaisant.

A l'heure dite, Khoyot nous mena au Cirque royal pour que nous assistions à notre spectacle. La salle est donc un cirque, comme son nom l'indique. Les gradins sont disposés en cercle au tour de la piste et installés de manière assez pentue. Un "côté" dudit cercle est remplacé par une grande scène. Sur la piste, il y avait tous les pupitres destinés à un orchestre symphonique.

La première fois que j'avais vu Café Muller et le Sacre, c'était en 1993 au théâtre de la ville, et j'étais assis tout en haut complètement de côté. C’était trop loin et je n’avais pas apprécié du tout Café Muller qui me parut alors aussi creux qu’hermétique (pfffff !)
J’ai revu ensuite une diffusion sur Arte de cette pièce qui m’avait alors bouleversé. Je n’ai eu alors qu’une envie : la revoir !
Ce qui fut fait avec Alex il y a deux ans à Wuppertal et nous étions assis au premier rang, mais complètement de côté. La proximité des danseurs nous a donné une vision très intime des deux pièces, mais pour le moins partielle, car les éléments de décors et les interprètes eux-même nous cachaient bien souvent une partie de la scène.

Là, au cirque Royal de Bruxelles nous étions assez haut, mais de face et c'est finalement les meilleures places pour ce spectacle où l'amoncellement de chaises pour le premier et de danseurs pour le second nécessite une vision plus éloignée et plus élevée dont nous avions été privés à wuppertal.
Chacune dans son style, les deux pièces me transportent.
C'est encore une fois Ditta qui fut une bouleversante Elue (nous étions un peu loin pour distinguer ses expressions, mais on les imaginait fort bien). J’ai lu dans un article de la libre Belgique une interview de Pina qui annonçait que ce rôle, toutes voulait l’interpréter mais que cette fois encore ce serait Ruth qui le ferait. Pourtant je suis quasiment sûr que c’est Ditta qu’on a vu. Ruth était aussi sur scène, mais pas dans ce rôle.
Le « petit » plus : la musique était jouée live par l'orchestre de la Monnaie, et cela a certainement amplifié nos émotions.
Ce fut un triomphe aux nombreux rappels.
Ce fut un pur bonheur de revoir ces deux pièces, dans ces conditions. Top. Vraiment. Et quel plaisir de partager et de faire découvrir ces émotions...

Nous avons passé le reste de la soirée et une partie de la nuit à picoler et à "discuter" (entre autre de chats et de vrai cinéma….) puis après une courte nuit, nous avons rendu Khoyot à sa tranquillité (le pauvre, il nous avait laissé son lit et ses canapés et s'est trouvé à dormir par terre... sans mon lafuma en plus….) et, après tergiversations (Tournais? Mons? Lille? amiens? Paris?) avons fini par rester à Bruxelles pour visiter l'admirable collégiale consacrée à sainte Gudule (ça ne s'invente pas), puis à nouveau les galeries royales et la grand place où nous avons déjeuné tout en commatant sérieusement.

A sainte Gudule nous avons croisé un Rainer Behr esseulé, puis dans une brasserie centrale, à travers la vitre embuée (il faisait encore plus froid dimanche matin que la veille), nous avons vu atablés une dizaine de danseurs présidés par Barbara Hampel.... ils avaient pas l'air de rigoler des masses... Ils se concentraient sans doute déjà pour leur dernière représentation qui commençait deux heures plus tard… sans nous... sans nous aussi le même soir le récital de la grande Liza déjà raté à Garnier....

Puis nous sommes rentrés tranquillement sur Paris, qui conduisant, qui filmant, qui reniflant, qui sommeillant... Nous avons fini le week-end en regardant les nombreuses photos prises par chacun et les avons comparés avec celles prises il y a deux ans.... Nous nous sommes ainsi rendu compte qu'on avait finalement vu d'autres choses alors, d'autres très beaux quartiers et aussi que l'ancien appareil d'Alex faisait des photos globalement plus jolies que le nouveau.

Cinq amis, quatre repas, trois capitales, deux spectacles : Un merveilleux week-end

22.2.06

Empathie

Quand on s’intéresse à quelqu’un et qu’il ne lui arrive que des malheurs, on a tendance à être assez désolé pour lui. Quand on espère qu’il va s’en sortir et qu’on apprend qu’il est finalement dans une situation vraiment inextricable, la première chose qu’on dit c’est «oh! Merde!»
Avec toute l’empathie et l’effroi possibles devant une telle nouvelle.

C’est plus rare qu’on réagisse comme ça devant un personnage de fiction, mais ça peut arriver, surtout s’il s’agit d’un personnage de série dont on suit les aventures depuis quelques temps et à qui on s’est attaché.
Lorsque l’on voit Michael Vaughn se noyer à la fin du dernier épisode de la première saison d’Alias, on se dit «oh! merde!»
Lorsque Ross dit finalement «oui» à Emilie alors que Rachel a fait le déplacement à Londres pour essayer de le reconquérir, on se dit «oh! merde!»
Lorsque Michelle Dressler vient d’échapper à la contamination dans la saison 3 de 24 mais qu’elle se fait enlever en sortant de l’hôtel infecté, on se dit «oh! merde!»
Lorsque l'on découvre que Nate et Lisa se sont finalement mariés dans Six feet Under, on se dit «oh! merde!»
Lorsque Billy meurt en pleine plaidoirie dans Ally McBeal, lorsque Samantha apprend qu’elle a le cancer dans Sex and the City, lorsque le Découpeur agresse le Docteur Troy dans Nip / Tuck…. On se dit à chaque fois «oh! merde!» ...

En revanche, si le fait que la situation s’empire est la base dramatique de la série, on ne se dit pas trop «oh! merde!» , car on est bien conscient que sinon la série n’a pas de raison d’être.
Si dans le premier épisode de chacune de leurs séries , Sue Helen avait tué JR, Sidney Bristow éliminé Sloane, Nina descendu Jack Bauer, et que Ally, Rachel, Monica et Carrie s’étaient mariées avec Billy, Ross, Chandler ou Big… il n’y aurait pas eu autant d’épisodes ni de saisons pour chacune d’entre elle… Donc on est plutôt content de tous ces rebondissements….

Prenons Lost par exemple.
Le postulat de base, c’est qu’il y a des survivants sur une île déserte et hostile et comme on sait qu’il y a 25 épisodes dans la première saison et au moins deux saisons, on imagine très bien qu’ils ne vont pas être secourus dès la 31éme minute du 1er épisode…. Et même, on espère bien que non…. En principe…..
Pourtant, hier soir, lors de cette 31ème minute, lorsque Jack et Kate ont retrouvé le cockpit de l’avion avec à l’intérieur le pilote vivant et que celui-ci a commencé à expliquer que peu avant que l’appareil ne se disloque, leur électronique était tombée en panne interdisant de ce fait toute localisation de l’avion par une tierce personne et que du coup ils se sont déroutés pour atterrir aux Fidji mais sans avoir pu informer personne de leur changement d’itinéraire et que, bref, du coup, personne ne pouvait savoir où ils étaient, j’ai entendu Alex dire «oh! merde!» les yeux agrandis d’horreur et les deux mains sur la bouche……
(Mais là, j'ai comme l'idée que ce qui était exprimé, c'était plutôt l'angoisse d'avoir à vivre avec les naufragés les 24 épisodes suivants avec tout le suspens et tout. Comme si il avait espéré un court moment qu'il n'y ait rien sur les 6 autres DVD et que là, à la 32ème minute du 1er épisode, tout se termine comme ça, hop, les secours les repèrent et arrivent sans tarder et hop tout le monde se casse pour rentrer tranquillou chez soi comme si de rien n'était.... et ben c'est loupéééééé !)

21.2.06

Defense d'afficher

Les habitants de notre immeuble sont du genre moralisateurs et font souvent fleurir ici ou là différents avis manuscrits ou imprimés.
Hier soir, il y en avait deux nouveaux.
Le premier m'a assez amusé.
Il était sur la vitre de la loge de la gardienne et d'une écriture manuscrite peu assurée nous rappelait que "L'usage de perceuses et autres instruments de bricolage bruyant est interdit le dimanche sous peine d'amandes !" ce dernier mot rageusement souligné de trois traits.
Et moi d'imaginer le pauvre voisin du 12ème attaché au pilori dans le hall avec le fil de sa perceuse et chacun des autres occupants de l'immeuble en cercle autour de lui, lui jetant violemment des amandes à la tronche.
Le second m'a laissé plus perplexe....
Sur un format A4 anonyme sorti d'une imprimante standard, il était écrit (je l'ai arraché de la vitre de l'ascenseur où il avait été scotché car ce genre de pratique m'énerve. Pour être précis, j'en ai arraché un hier soir en rentrant et un autre ce matin en partant travailler (il y a trois ascenseurs, donc peut-être arracherai-je le dernier ce soir). C'est ce dernier que j'ai sous les yeux) :
"MESDAMES ET MESSIEURS
NOUS SOUHAITERIONS QUE LES VOISINS HABITANT A PARTIR DU 6EME ETAGE ET AU DELA CESSENT DE FAIRE DU BRUIT A PARTIR DE 18 HEURE Y COMPRIS LE WEEK END.
MERCI DE VOTRE COMPREHENSION"
Alors là je me demande bien, et d'une, pourquoi les habitants des 5 premiers étages ne sont pas soumis aux mêmes souhaits, et de deux, pourquoi avant 18H, on a droit de faire tout le bruit qu'on veut, et de trois, en admettant que les auteurs de la note habitent le 5ème étage, en quoi ça peut bien les déranger que je pogotte toute la nuit dans mon 18ème étage !!!!!!!!
non mais des fois !
Y'en a je vous jure, il ne doutent de rien !
En tout cas, ceux-là, ils ont tort de me remercier pour ma compréhension !!!

18.2.06

J'aurais voulu être une artiste...

Pour la voix de Suzanne Flon
Pour Ludwig V., son Empereur et sa Tempête
Pour le walk-man de Dani, son Gilbert et sa Juliette
Pour le scintillement de la tour Eiffel et la Seine à ses pied s'écoulant
Pour l'intensité boulversante de Dupontel
Pour le merveilleux Théâtre des Champs-Elysées
Pour l'élégante extravagance de Lemercier
Pour le fantasme d'une nuit passée dans un Théâtre
Pour la larme et l'écharpe de Laura Morante
Pour la Flamme du Pont de l'Alma et les bouquets à Lady D.
Pour le fils d'un enfant du Paradis puis père de Vic qui ira tous au Paradis
Pour Braque et Brancusi
Pour celui que m'évoque Christopher Thomson à la couleur des yeux près
Pour Paris, ses bars, le théâtre de boulevard, les héroïnes récurrentes
Pour Jessica, cousine lointaine et provinciale d'une certaine Amélie
Pour la musique, les dialogues et les chassés croisés
Pour l'excellence de tous les seconds rôles

J'ai adoré ce film qui sur le papier avait tout pour me déplaire....
Courez voir Fauteuil d'Orcherstre

13.2.06

Considérations après spectacles

Samedi après-midi, 16h30.
Elle est toute jeune, toute mignonne, blonde, en jean's et basket, avec un sac à main de jeune (c'est à dire qui ressemble à tout sauf à un sac à main).
Elle est juste derrière moi lorsque je commence à descendre le grand escalier de l'Opera Garnier.
Elle a allumé son portable :
"allo ? Oui, c'est moi..... je sors de l'Opera là.... c'était sublime..... su-bli-meuh !.... et alors, j'ai eu une de ces surprises ! J'ai revu une fille qui était avec moi au cours de danse..... elle est première danseuse !!!! Et moi je fais du conseil, quel métier de merde !... ha non franchement, je ne rigole pas tous les jours au bureau, je t'assure ! Je pourrais t'en reparler, tu verras, ce n'est vraiment pas drôle !.... enfin, c'était émouvant quand même ! mais je me sens épuisée là ! é-pui-sée ! je peux passer ? ... Tu me prépares un thé ?... non, non, un coca, ça ira très bien... à tout de suite... "