La voix est chaude et grave, limite sensuelle et envoutante.
Rousse* plantureuse bien plantée derrière son micro, elle chante.
Elle chante, sans âme et sans passion, mais les mots sont jolis et les mélodies, bien que se ressemblant toutes un peu, agréables.
Je me prends à la regarder, malgré sa robe qui lui sied si peu, et, surtout, à l'écouter avec plaisir.
Je m'enfonce dans une douce torpeur, bercé par l'ambiance un peu suave.
Je préfèrerais être assis dans un bar cosy un cocktail à la main que dans les sièges baquet si inconfortables et promiscuits du café de la danse, mais je perdrais alors le sens des paroles.
Les chansons s'enchaînent, sans rupture de ton, sans rupture de rythme, sans rupture de rien.
Elles s'enchaînent, se ressemblent, et me bercent.
Je ne suis pas séduit outre mesure : je n'assiste pas là à la performance inoubliable d'une bête de scène qui ne rechigne à rien pour séduire le public : elle ne nous parle pas de son shampoing aux germes d'avoine, elle ne plonge pas dans le public, elle ne nous fait pas chanter avec elle ni exécuter une petite chorégraphie simpliste.
Rousse* plantureuse bien plantée derrière son micro, elle chante.
Elle chante, sans âme et sans passion, mais les mots sont jolis et les mélodies, bien que se ressemblant toutes un peu, agréables.
Je me prends à la regarder, malgré sa robe qui lui sied si peu, et, surtout, à l'écouter avec plaisir.
Je m'enfonce dans une douce torpeur, bercé par l'ambiance un peu suave.
Je préfèrerais être assis dans un bar cosy un cocktail à la main que dans les sièges baquet si inconfortables et promiscuits du café de la danse, mais je perdrais alors le sens des paroles.
Les chansons s'enchaînent, sans rupture de ton, sans rupture de rythme, sans rupture de rien.
Elles s'enchaînent, se ressemblent, et me bercent.
Je ne suis pas séduit outre mesure : je n'assiste pas là à la performance inoubliable d'une bête de scène qui ne rechigne à rien pour séduire le public : elle ne nous parle pas de son shampoing aux germes d'avoine, elle ne plonge pas dans le public, elle ne nous fait pas chanter avec elle ni exécuter une petite chorégraphie simpliste.
Elle chante.
Entre deux chansons, elle tente de temps en temps un contact discret :"ça va ?", "j'ai soif... qui aurait la gentillesse de m'apporter un verre de vin ?", "j'ai oublié ce que je dois chanter maintenant !"...
Elle nous présente deux fois ses musiciens.
Pour meubler sans doute.
L'ambiance n'est pas à la grosse déconne.
L'ambiance est feutrée.
On applaudit doucettement entre chaque chanson.
Je pense à Barbara, Gréco, Ribeiro, Fontaine, Juliette, Clarika.
Même à la Grande Sophie ou à Héléna.
Je comprends la différence entre "chanteuse" et "interprète".
Je me dis parfois "mais putain qu'est-ce que je fous là ?"
Mais bon, ce n'est pas nul, ce n'est pas désagréable, c'est juste un peu... morne.
A un moment, pour introduire une chanson elle dit :
"Parfois je me demande ce que les gens seraient prèts à faire pour de l'argent"
Et alors se produit l'évenement qui rendra hélàs la soirée inoubliable.
Dans cette ambiance feutrée où l'absence d'humour le dispute à l'absence de vie, un homme sort du public et monte sur scène : "Moi, je suis prèt à tout pour de l'argent".
Les musiciens ont l'air interloqué et la chanteuse semble destabilisée par cette intrusion.
Il continue : "je suis conseiller au crédit lyonnais alors vous pensez je sais de quoi je parle"
Elle s'approche "euh... comment vous appelez-vous ?"
- "Noël et je suis vraiment prêt à faire n'importe quoi pour de l'argent"
- "et bien Noël, excusez moi mais j'allais chanter là et..."
- "je voudrais aussi dire à ma copine que..."
La chanteuse se tourne vers la coulisse l'air paniqué et crie "sécurité!!! sécurité !!!"
Deux malabars montent sur scène et ceinturent Noël.
Noël est un petit bonhomme tout rond et qui a l'air parfaitement inoffensif.
Et pourtant...
Devant nous, ils lui baissent son pantalon (sous lequel il ne porte rien), lui arrachent sa chemise, lui passent les menottes et.... le ligotent (avec une corde apportée peu avant par le bassiste), le baillonnent avec quatre tours de scotch (à la demande de la chanteuse) et l'attachent à une barre en fer à l'avant- scène, face au public .
Pendant tout cette séquence, la chanteuse a pris un livre de Marx et nous en lit un passage.
Puis l'homme humilié jeté ainsi en pature à nos regards ébahis, elle reprend son tour de chant comme si de rien n'était et nous livre encore quatre ou cinq chansons suavement mornes avant de sortir définitivement de scène avec ses musiciens.
Les lumières se rallument.
La salle commence à se vider.
L'homme reste là, attaché, jusqu'à ce que deux ou trois personnes du public, passant devant décident de lui porter secours et l'aident à se libérer (ses habits sont heureusement restés à ses pieds, mais je ne suis pas resté pour voir comment il s'est défait de ses menottes).
Je ne comprends pas.
Je ne comprends pas la finalité de cette "mise en scène", de cette intrusion malsaine dans un tour de chant aussi peu vivant. La corde apportée juste avant et le peu de résistance offerte par Noël lors de son lynchage laissent heuseusement penser qu'il s'agissait d'un truc préparé. Mais dans quel but ?
Et que penser du manque de réaction du public (pourtant nombreux) qui n'a rien exprimé : aucun rire, aucune protestation, aucun mouvement de surprise... rien.
Rendu amorphe par l'heure anesthésiante qui venait de s'écouler, le public a accepté cette pitoyable scène sans broncher (moi le premier).
Quelle horreur !
J'ai trouvé ça gratuit, malsain et inoportun.
Je pense que je n'irai pas revoir Barbara Carlotti sur scène de sitôt.
* Il parait en fait qu'elle est blonde, mais sous les sunlights du café de la danse, j'ai trouvé qu'elle portait beau le roux.
3 commentaires:
Est-ce une histoire vraie ?
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