Il y a dix ans, lorsque je donnais rendez-vous à quelqu'un à un endroit et à une heure précise, on finissait toujours par se retrouver, même si l'un des deux avait un peu de retard. Nul besoin de s'informer toutes les 5 minutes de la station de métro où on en était, ni de nous communiquer nos positions respectives une fois arrivés sur le lieu dit : devant le cinéma, c'est devant le cinéma; il n'y a pas mille et une façon d'y être.
Il y a dix ans, quand je marchais dans la rue, je regardais les lieux traversés et les gens rencontrés. Je n'avais pas l'impression de m'ennuyer et n'avais pas le désir frénétique de trouver à qui j'allais bien pouvoir faire signe durant cette promenade. Et si jamais en effet le besoin se faisait sentir d'appeler une tierce personne, je suspendais ma promenade le temps de trouver une cabine téléphonique et d'y passer la communication voulue, sans avoir pour autant l'impression de perdre du temps.
Il y a dix ans lorsque je voulais écrire à quelqu'un, je prenais ma plus belle plume, je soignais autant que faire se peut mon écriture et mon orthographe et je prenais du plaisir à cette occupation, même si elle ne se produisait finalement que fort peu souvent : en janvier, pour les voeux, ou pour certains anniversaires... La délivrance du message n'était sans doute pas instantanée.. et la réponse non plus... mais finalement, attendre puis trouver une lettre dans sa boite au lettre, la décacheter, en déplier les feuilles et s'intaller confortablement pour la lire, c'était aussi un plaisir certain...
Il y a dix ans, jamais je n'éprouvais le besoin d'écrire à quelqu'un pour l'informer que j'étais à la cantine, que j'y mangeais ci ou ça, que j'étais à Montparnasse là, puis à Odéon maintenant..., que j'étais en réunion et que je m'y faisais chier, que j'allais me charger des courses pour ce soir, à quelle heure t'arrives, t'en es où, attention l'ascenseur de droite est en panne...
Il y a dix ans, quand je marchais dans la rue, je regardais les lieux traversés et les gens rencontrés. Je n'avais pas l'impression de m'ennuyer et n'avais pas le désir frénétique de trouver à qui j'allais bien pouvoir faire signe durant cette promenade. Et si jamais en effet le besoin se faisait sentir d'appeler une tierce personne, je suspendais ma promenade le temps de trouver une cabine téléphonique et d'y passer la communication voulue, sans avoir pour autant l'impression de perdre du temps.
Il y a dix ans lorsque je voulais écrire à quelqu'un, je prenais ma plus belle plume, je soignais autant que faire se peut mon écriture et mon orthographe et je prenais du plaisir à cette occupation, même si elle ne se produisait finalement que fort peu souvent : en janvier, pour les voeux, ou pour certains anniversaires... La délivrance du message n'était sans doute pas instantanée.. et la réponse non plus... mais finalement, attendre puis trouver une lettre dans sa boite au lettre, la décacheter, en déplier les feuilles et s'intaller confortablement pour la lire, c'était aussi un plaisir certain...
Il y a dix ans, jamais je n'éprouvais le besoin d'écrire à quelqu'un pour l'informer que j'étais à la cantine, que j'y mangeais ci ou ça, que j'étais à Montparnasse là, puis à Odéon maintenant..., que j'étais en réunion et que je m'y faisais chier, que j'allais me charger des courses pour ce soir, à quelle heure t'arrives, t'en es où, attention l'ascenseur de droite est en panne...
Il y a dix ans quand je voulais savoir l'heure, je regardais ma montre. Elle était toujours allumée et ne me demandait pas d'entrer un code pour me donner l'information cherchée.
Il y a dix ans, quand je voulais écouter de la musique dans les transports en commun, j'avais mon balladeur à cassette audio. Et si l'envie m'avais pris d'en faire profiter toute la rame de métro, j'aurais eu un ghetto blaster. Au moins ça annonçait la couleur et on voyait d'où ça venait !!!
Il y a dix ans quand je voulais prendre des photos, j'avais mon reflex ou un jetable. Evidemment, je n'avais pas le droit d'entrer avec dans les salles de spectacle. Et je ne pouvais pas prendre discrétement en photo l'avenante personne assise en face de moi dans le métro, mais était-ce si grave ?
Il y a dix ans je n'avais jamais entendu les termes GSM, Pixels, MP3, Blue tooth...
Vivais-je plus mal pour autant ?
Je ne crois pas.
Je trouvais ridicule ces gens qui marchaient dans la rue en parlant fort avec une petite antenne dressée au dessus de l'oreille.
Je ne me sentais pas encore dépendant de cet appareil qui s'est en si peu de temps imposé comme incontournable dans nos vies quotidiennes. Et dans nos vies moins quotidiennes aussi...
Que serait Jack Bauer sans téléphone portable ?
Comment Drew Barrymore aurait-elle été traumatisée dans la scène d'ouverture de Scream?
Je me suis fait toutes ces réflexions à deux reprises la semaine dernière.
La première ce fut au théâtre des Champs Elysées, quand du haut de mon balcon, je vis au bout de 3h30 de spectacle quantité de petits écrans bleus s'allumer subrepticement à l'ochestre (sans doute pour vérifier l'heure qu'il était car l'opera ça va bien mais quand est-ce qu'on mange du coup ?).
La seconde, ce fut à la Cigale, quand la Grande Sophie s'est assise au bord de la scène pour un rappel a capella. Toujours du haut de mon balcon, je vis le spectacle ahurissant de plusieurs centaines d'écrans bleus se tendre en éventail vers elle, comme une offrande numérique faite à l'artiste (sans doute ici soit pour faire entrendre sa voix à un ami lointain soit pour immortaliser son image dans une compression de mauvaise qualité).
Et puis, c'est insupportable, tous les soirs, dans le RER il y a quelqu'un qui écoute de la "musique" sans casque via les hauts parleurs grésillants de son téléphone portable, sans se soucier de géner ou non ses co-voyageurs....
J'en peux plus.....
Je prends ici la résolution de couper cet engin du diable lorsque je n'en aurais pas l'usage.
Voilà !
6 commentaires:
On en reparle dans 10 ans d'accord?
mince ! moi qui n'ai toujours pas de portable !!!
peut-être dans 10 ans ???
Et si le « vieux », c'était synonyme de : capacité de réfléchir, de choisir ses gestes plutôt que de les faire mécaniquement ; si c'était véritable liberté de choisir plutôt qu'esclavage bête à une technologie du « j'existe donc je dois servir à quelque chose » ; si c'était simple conscience des autres, même sans respect exagéré... Alors, oui, j'accepterais le qualicatif de « vieux ».
Quant à celui de « con », il suffit de se demander si celui qui « communique » sans se préoccuper d'avoir quelque chose à dire ou du lieu et du moment pour le faire est moins con que celui sait utiliser la technologie pour simplifier sa vie et non pour se donner l'impression d'en avoir une.
Hérisson, moi non plus je n'en ai pas ; je me considère encore assez libre pour m'en passer. Je reconnais toutefois que cela peut être utile parfois.
La dernière fois que je suis venu à Paris, des « amis » voulaient me voir et me donnaient des rendez-vous à des terrasses ; malheureusement nous n'avons rien pu nous dire car à toutes les cinq minutes quelqu'un appelait l'ami en question et l'ami répondait toujours : « Rien de spécial. Je suis avec Alcib en train de prendre un verre. Rappelle-moi... dans 5 minutes » Et cela recommençait 5 minutes plus tard... Ça m'aurait coûté moins cher de rester à Montréal et de dialoguer par Internet.
Bienheureux les sans portables !!!
Le mien m'a été fourni par mon employeur et bien que je l'utilise aussi et trop pour mon usage personnel, je ne suis pas sûr d'en avoir acquis un si celui-ci ne m'étais pas ainsi un jour tombé tout cru dans le bec !
Si je peu dire la mienne...
Eh bien, vous saves deja' que les italiens sont tres phanatique du portable.
Il y en as qui n'ont deux ou meme trois (il faut quand meme avoir toutes les contracts avec toutes les compagnies a disposition, n'est pas?)
Un enfant de 10 ans sans portable? C'est null!
Moi j'ete jamais un grand fan. Jamais achete un, toujours on me l'as donne. Et puisque je ne suis pas contre, j'ai accepte.
Je trouve ca peux etre utile mais...ca m'enerve moi aussi:
1) que partout tu peux etre reperee;
2) d'avoir une chose en plus dans la poche;
3) que ton circle d'amis change en dependant de quelle compagnie telephonique tu as (les appelles entre de numeros de la meme compagnie sont moin chere...)
4) que je ne peux pas fixer un rendez-vous ou autre chose en face avec quelqun parsque "eh bien, on s'appelleras pour decider, non?"
5) de recevoir le message de Berlusconi qui me rappelle d'aller voter.
J'arrete la (tu as enumeree plein des autres motives valides).
Je veut juste ajouter que, quand je suis arrive ici en France, mon portable pour chance a decide de ne marcher pas (c'est la faute de la compagnie telephonique, en fait).
Expressament je n'ai pas fait un nouveau contrat ici.
Disintoxication.
Moi je n'ai pas mal vecu pour ca, pas du tout.
Au contraire c'ete dur, rentree en Italie, de reprendre l'abitude...
PS: Excuse moi pour le posting trop long...
PPS: Mais attention a internet aussi...
merci pour ce post! merci pour ce blog! :)
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