Il y a parfois des moments de gràce.
Trois fois rien, mais qui vont droit au coeur.
Dimanche soir, au théâtre, alors que tous se bousculaient au bar pour avoir une consommation à l'entracte sans aucun respect pour ceux qui étaient là avant eux, quand le barman s'est enfin adressé à moi, je lui ai indiqué que le jeune homme à mes côtés attendait depuis plus longtemps. Celui-ci m'a alors adressé un remerciement agrémenté d'un joli sourire.
Je l'ai recroisé ensuite plusieurs fois et à chaque fois un petit sourire des yeux s'échangeait.
A la fin de l'entracte, lorsqu'il passa devant moi pour regagner sa place, il me gratifia encore d'un très grand et beau sourire auquel je répondis naturellement.
C'est con, mais ce sourire m'a été droit au coeur.
Il était en couple, moi aussi, donc c'était juste un sourire comme ça, chaleureux, sans arrière pensée. Beau.
Ce matin dans le RER, je m'assois face à une jeune femme plongée dans la lecture de ses notes.
A côté de nous discutent deux collègues.
Elle se plaint d'avoir du mal à trouver un copain à cause de ses gosses.
Il lui répond par un discours extrèmement machiste et beauf, malgré une apparence et une manière de parler qui se veulent cool.
"Elle m'a dit ensuite que j'avais qu'à la baffer. C'est facile, non? comme si c'était mon style de baffer une meuf devant ses gosses qui ne sont même pas les miens..."
Sur cette belle phrase, ils sortent de la rame.
Et simultanémment, la jeune femme et moi quittons un moment nos lectures pour les suivre des yeux, l'air également effaré... Puis en se replongeant dans nos livres, nos regards se croisent un dizième de seconde et, devant la similarité de nos expressions se recherchent à nouveau, le temps là encore d'échanger un grand sourire de connivence avant de replonger définitivement dans nos préoccupations respectives.
J'aime bien ce genre d'instant.
3 commentaires:
Ces moments là, ont aussi quelque chose de rassurant. C'est un avis partagé.
Oui, la deuxième anecdote, ça m'est arrivé plusieurs fois ^^
Le problème, c'est qu'il y a de moins en moins de communications naturelles entre les gens. Chacun se replie sur lui-même et semble à tout instant absorbé par quelque activité ( revue, téléphone portable...) pour ne pas avoir à échanger simplement avec ses semblables. Nous sommes devenus égoïstes et avons presque peur de partager des choses simples. C'est pourquoi ces rares moments d'humanité nous semblent si exceptionnels !
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