8.4.06

Une armée de conspirateurs

Nous ne sommes pas seuls...
Lorsque je lui parle de cette impression de persécution, Alex se moque de moi...
Mais pourtant, je suis vraiment convaincu que quelqu'un ou quelque chose quelque part a un jour décidé de me pourrir la vie.
Rien de très grave pourtant : je ne me sens ni comme une héroïne de Racine poursuivie par son infâme destin et encore moins comme une héroïne de Hugo s'enfonçant sans espor de retour dans la misère la plus profonde...
Non, rien d'aussi tragique et je m'estime plutôt même particulièrement verni par la vie que je mène : une famille géniale, des ami(e)s adorables, un amoureux de rêve, un bon job, un super appart... bref, vraiment pas de quoi se plaindre...
Et pourtant, je sens qu'il y a un ver sournois dans la trop belle pomme qui veut essayer de gâter tout cela....
Jamais je ne peux faire quoi que ce soit dans un espace commun partagé sans qu'on vienne me faire chier !
Tout est bon pour essayer de me faire craquer : dans les avions, les trains, les salles de ciné, les salles de spectacles, dès qu'il y a un (ou plusieurs tant qu'à faire) chieur(s), c'est pour moi.
Le seul qui va prendre 3kg de popcorn en allant voir Syriana un dimanche matin à 10h00 dans une salle déserte va s'asseoir juste à côté de moi. La seule fille qui va enlever ses pompes et poser ses pieds sur le dossiers du fauteuil de devant va être juste derrière moi. Le seul qui fait 2m12 va choisir le fauteuil juste devant le mien. La seule vieille qui va tripoter son sac Gibert (les sacs platiques les plus bruyants qui soient) durant tout le film va venir à la même séance que moi (peut importe où elle sera assise, je l'entendrai). Le seul sourd à qui sa femme va tout répeter les dialogues sera sur ma rangée. La seule blonde à qui son copain sera obligé d'expliquer qui est qui et pourquoi ils font ça toutes les deux minutes ne sera pas beaucoup plus loin.
Encore, au cinéma, ça arrive à tout le monde j'imagine de tomber sur des cas de ce style.
Mais le train.
Si un seul type dans le wagon écoute du rap à fonds dans son walk-man avec un casque pourri, il sera à côté de moi, c'est certain. La mère débordée par une marmaille bruyante sera dans ma voiture, c'est sûr. Le pire, je l'ai vécu en janvier : 4 jeunes ont regardé pendant tout le trajet Bourg st Maurice - Paris la première saison de 24 sur un lecteur DVD portatif.... sans écouteurs évidemment. Il n'y en avait que 4 pour faire ça sur tout le réseau SNCF de France ce jour là, ce mois-là, cette année-là. Mon TGV était un double TGV à étages. J'étais bien planqué avec mon bouquin (dont je n'ai évidemment pas pu lire une ligne du coup) dans une de ces petites voitures etouffantes en bas dudit TGV. Et bien eux aussi étaient là. Juste là. Dans cette voiture là. Bien planqués aussi !!!! Depuis, je ne suporte plus la sonnerie de téléphone de la CTU (en ragardant la série, je n'avais jamais remarqué que le téléphone sonnait aussi souvent !!!).
A l'opera aussi, s'il n'y a qu'un bonhomme aviné entrainé là de force par sa bourgeoise et qui va ronfler pendant toute la représentation, il partagera son accoudoir avec moi.
Avant hier (j'ai trois témoins), à l'Opera Comique, entre le premier et le deuxième acte de "Trois Valses", un groupe d'une dizaine de collégiens ont quitté le reste de leur groupe pour venir s'installer derrière nous. Durant le deuxième acte, ils ont été sages et on n'a rien eu à dire. L'un d'entre-eux avait un sac plastique (avec une pub pour Tétu dessus pour l'anecdote) qu'il n'a pas arrêter de tripoter durant tout le troisième acte.... troisième acte qui les a tellement ennuyé qu'ils n'ont pas cessé de changer de place, de se courser entre les rangées de sièges, de jeter des bouts de papiers par dessus le rebord du balcon, de ricaner, de chuchotter... bref, l'horreur...
Je les ai interpellés deux fois : "Vous vous croyez où?" puis "Oh ! ça devient lourd, là !!!", mais évidemment sans effet.
En redescendant à l'issue de la représentation, je cherchais à trouver leurs accompagnateurs pour demander des comptes quand une grosse dame a trébuché dans les escalier devant nous, Eltan se précipitant pour l'aider à se relever et Rafaele m'indiquant qu'avec toutes les coupes de champagne qu'il l'avait vue s'enfiler à l'entracte, la pauvre devait être complétement bourrée...
Evidemment, c'était elle l'accompagnatrice de la classe et quand Alex et moi lui avons fait part de notre mécontentement, elle n'a pu que nous dire qu'elle était désolée...
Et puis je me souviens de ce déplacement en Guinée où je suis allé donner une formation en pleine brousse. Une expérience géniale pour laquelle je fus autorisé à voyager en première. Trop bien. Sauf qu'au retour, lors de l'embarquement à Conakry on me fit part du fait qu'il n'y avait plus de place en première et que si je voulais prendre cet avion (le suivant ne partant que le lendemain), il me fallait voyager en seconde. J'était un peu déçu, mais j'acceptai quand même...
et durant les six heures de vol, je subis les coup de pieds et les hurlements du gamin de 6 ans un peu attardé assis juste derrière moi que la mère désespérée n'arrivait pas à calmer...
Là encore, il n'y en avait qu'un dans tout l'avion....
ALORS ????
POURQUOI IL ETAIT ASSIS JUSTE DERRIERE MOI, HEIN ????????
Paranoïa ?
Peut-être, mais quelles que soient les motivations de l'entité qui décide de me faire chier ainsi, elle n'arrivera pas à me pourrir ma si belle vie.
Nous ne sommes peut-être pas seuls, mais nous sommes plus solides qu'ILS ne le croient....

1 commentaire:

Eltan a dit…

Rassures toi, tu n'est pas la seule victime de cette conspiration. Pas plus tard qu'hier, il a fallu que je me retrouvre à coté de gamins au ciné qui avait besoin d'aller pisser avec leur père 5 fois pendant la séance en passant de vant moi! ET je pourrais te raconter de nombreuses histoires d'avions retardé, annulé...